samedi 24 janvier 2009

5 - Qu'est-ce que la littérature (izarrienne) ?

La littérature c'est la crème de l'écrit, la crête des textes : le meilleur de la plume.

Comprenons-nous, l'oeuvre de l'écrivain telle que je la définis n'est pas le roman de A à Z avec ses digressions, ses détours, ses détails -superflus ou non-, ses longueurs, ses anecdotes, ses nuits et ses clartés, ses maladresses et ses voyages sans fin, ses médiocrités et ses éclats sans fond, ses artifices et ses petits mots immortels... La Plume c'est tout simplement le sommet des lettres, l'extrait le plus savoureux, sa partie la plus fine, la plus délectable.

L'exemple le plus éminent de ce que sont les hauteurs du verbe -et cela fera sans doute bondir les puristes et les érudits- se trouve dans nos manuels scolaires. Ce que l'on appelle les "livres de lecture". Là sont les morceaux les plus fins issus des plus nobles fruits. Accessibles à tous. Simplicité, clarté, authenticité sont les grandes vertus de cet art que de mauvaises ou bonnes langues nommeront "de base". Les plus grands maîtres ont produit leurs chefs-d'oeuvre non dans les tourments de l'inspiration morbide et de la réflexion tortueuse mais dans la joie et la facilité.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les joyaux de cette "musique de base" se retrouvent dans nos cartables d'écoliers. J'ai abordé, connu, sondé et même parfois appréhendé d'une intuition fulgurante de grands auteurs classiques à travers les fragments les plus éclatants de leurs oeuvres publiés dans les livres d'apprentissage scolaire.

Mes productions izarriennes sont exactement à l'image des pépites que l'on trouve dans les livres scolaires. Depuis toujours j'ai choisi d'écrire non pas des fleuves mais des ruisseaux. Mon histoire intitulée "Tante Jeni", pour prendre un exemple parmi d'autres, pourrait être la perle remontée d'un long et ennuyeux manuscrit. C'est comme si j'avais épargné à l'amateur de belles lettres le fastidieux plongeon dans un pavé pour lui livrer ce qui aurait été l'écume et le sel de l'ouvrage. Ne nous leurrons pas : ce que l'on retient des fresques livresques ce ne sont pas les monotonies mais les sommets. Et le génie de l'artiste, c'est cela précisément : atteindre les nues.

La richesse d'un livre n'est pas dans sa totalité mais dans son essence. L'auteur n'écrit pas de l'or à chaque ligne sur deux cents pages. Il écrit cent pages banales, cinquante excellentes, quarante-sept mémorables et trois immortelles. Est-il utile de s'engager dans un chemin de cent quatre-vingt dix sept pages pour n'en retenir que trois ? Certes on trouvera du plaisir à lire un monument dans sa totalité. Plus que le simple et indolent plaisir des volumes mollement absorbés, plaisir nécessairement dilué à travers les pages, avec mes "fleurs de livres" je m'efforce de faire naître des étincelles dans la tête du lettré. En lui offrant non pas cent quatre-vingt dix sept pages de qualité inégale mais les fameuses trois pages en or. Ce que j'appellerais l'ivresse immédiate, pure, non diluée.

La neige des cimes : voilà ce que sont mes créations. Ainsi définissé-je l'Olympe textuelle. Et c'est ce que je propose aux esthètes à travers mes compositions.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentez sans aucune censure mais avec hauteur.