samedi 24 janvier 2009

115 - Oiseau drosophile

J'ai une femme laide, un chien véreux, des amantes superbes, brillantes, fortunées, un notaire efféminé, quelques hectares de patates. Et puis des lingots de bois. Je roule en Dior, me vêts en argent, mange chez mon garagiste. Je fume du Château-Renard, me parfume au hêtre, bois en vain.

J'honore marquises déchues, scélérates à particule, gueusaille enrichie. J'ai un vice : j'aime avec retenue. Je besogne le beau sexe avec des pincettes, prends mes desserts avec des gants, dors sans assurance-vie. La femme est ma perte, Henri IV mon ancêtre, son cheval blanc ma bête noire, le firmament ma voûte.

Je descends de mes aïeux, monte mes escaliers, m'attarde sur mon sort. Et passe ainsi le temps, lorsque je ne jacasse pas au sujet de mon col, car il faut dire que je sors en queue de pie.

Certains me trouvent étranglé, barrique, un peu broque. Ni étrange, ni baroque, ni en briques : je m'appelle Raphaël Zacharie de Izarra. Je ne vois rien de particulier à cela. Les gens disent n'importe quoi.

Pendant ce temps-là moi je brille à vue.

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